Le repas du pauvre
Il y a quelques temps que je n'ai rien posté ici et pour causes... Trop de choses dans ma vie, et puis, et puis je dois dire qu'il y'a des moments ou ça commence à me gonfler sérieusement cette société. On pleurniche sur l'avenir de la planète mais on te bouffe la chandelle par les deux bouts. On pleurniche sur la faim, la misère, le chômage et on collecte, et on collecte, du fric essentiellement. Du fric qui profite d'abord aux organisateurs des collectes ; pas les bénévoles mais les cadres. Et pendant ce temps... Mais vous allez le voir bientôt. Et tous ces boeufs qui ne réagissent pas. Pas plus tard qu'il y a quelques jours, des membres d'une assos de consomateurs que j'étais allé voir ont insinué que j'étais une sorte de Jeanne d'Arc ou de Bernadette de Soubirous. Et alors ? Ca vous dérange ? Sainte Bernadette c'est certainement pas elle qui est allé s'enfiler des nouveaux-nés et godelureaux, à cent lieues de ces pontes bourgeois ensoutanés, qui prétendent au Saint Esprit mais ne valent pas mieux que des vulgaires laïcs obsédés de leur pine et au soir de leur vie minable, honteuse, ignoble mais confortable, sentant venir la grande faucheuse qui les confrontera à leur vérité, se rongent de remors et essaient tant bien que mal de nous faire avaler leurs pleurnicheries. En réalité ils ont peur que brusquement ils découvrent que ce qu'ils ont prêchés, auquel ilsne croyaient pas, soit vrai. Ils ont peur du châtiment remarquez au moins. Parce que les autres, eux, ils gaspillent la vie, les choses, sans l'ombre d'un remord.
Quel rapport entre le gaspillage des ressources, du travail, de la nourriture, et la pédopornographie ? Hé bien ça ressort de la même hypocrisie ! De la même tartufferie honteuse !
Les ensoutanés nous ont bassinés à longueur de prêches que nous rotirions en enfer si nous jouions avec notre zizi même dans le cadre du mariage et de la fidélité, pareillement, on se peint la gueule en vert pour mieux cacher sous le tapis la merde qu'on répands partout et ce qu'on gaspille dont certains, très nombreux, ont cruellement besoin.
Place aux illustrations. Un panel restreint de la multitudes de photos que j'ai faites ces derniers jours.
Un distributer de boisson ordinaire ; y fout quoi le pain là dessus ? C'est plein de poussière j'imagine (voir de crottes de zoziaux). Alors poser son pain là le temps de se prendre une canette, sans emballage, faut yoyotter salement de la touffe ou être abruti par l'alcool.
Je l'ai descendu de son piédestal. Dur comme du béton. On parie combien que le connard qu'a fait le coup il est catholique ou protestant ? Comme quoi y'a pas que les pontes qui souillent leurs symboles (se conférer : corps du Christ).
Et v'la le plat de résistance. Le baptisé de service n'a visiblement pas le don de rassasier les foules (1). Du poisson pour plusieurs personnes. Ca avait pris la chaleur, les mouches, depuis plusieurs heures. C'était aux halles. Notez bien qu'on a essayer de me casser la gueule il y a trois ou quatre ans quand j'ai voulu récupérer les trucs d'après marché (à Niort, parce qu'en Seine & Marne je le faisais systématiquement en rentrant du boulot et là-bas j'avais pas de problèmes - du coup je partageais avec des malheureux physiquement altérés et ne pouvant y aller).
J'ai fait la photo au retour de la brocante Dimanche.
Et v'la le déssert ! Vu les dates, ça doit faire une éternité que c'est le long du trottoir du magasin. Oui, mes chers : ils n'ont jamais été ouverts.
Et les gens trouvent ça normal.
Je sais que je ne l'empêcherais pas. Je sais que je ne changerais pas le monde. En réalité je me donne juste le droit de me foutre d'un monde hypocrite et prodigue, dilapidateur et tartufe.
Alors je suis Sainte Bernadette ? Et bien tant mieux. Je suis bien heureux de n'avoir qu'une part restreinte à la gabegie générale. Car malheureusement, de la nécessité de consommer, je n'en suis pas complètement puceau... Mais au moins je fais l'effort de ne pas dilapider en vain comme il est montré ici.
Un tel gaspillage reporté à l'échelle planétaire se chiffre enmillions de tonnes perdues en vain. C'est Yann Arthus Bertrand, pour une fois en accord avec Nicolas Hulot affirme que des experts ont conclu que 40 % de la nourriture produite dans le monde l'est en vain. Nous avons là une dépense d'énergie fossile et nucléaire inutile avec toutes les conséquences connexes. Mais aussi une contribution non négligeable à la pollution par les produits phytosanitaires pour produire du blé inutile ; une participation conséquente à l'épuisement de la ressource halieutiques ; une multiplication inutile de bovins grand producteurs de méthane perdu.
C'est ça l'effet papillon, et non pas la lecture littérale qui en est faite généralement. L'Amazone est faite de gouttes assemblées, comme l'était l'inondation de la Nouvelle-Orléans ou celle de notre littoral.
(1) se conférer :
- Matthieu, chapitre 14, versets 14 à 21, puis à nouveau 15, 32-38 ;
- Marc 6, 34-44, puis à nouveau Marc 8, 1-9 ;
- Luc 9, 12-17 ;
- Jean 6, 5-14.