Définition du petit Larosse illustré
Pour bien comprendre ce qui va suivre, il faut savoir qu'en Cochonnassie, le pays où je suis exilé, on parle le cochonasse. Sa ressemblance approximative avec le français académique devrait vous permettre d'en comprendre les termes de base malgré quelques difficultés linguistiques. D'ailleurs les indigènes eux-mêmes ont parfois du mal à s'y retrouver. C'est pourquoi chaque famille possède un "Grand Déconnaire" , sorte d'encyclopédie qui donne la définition de tous les termes un peu abscons. Chaque famille est aussi abonnée au magazine quotidien édité par la même maison d'édition que l'ouvrage précédemment cité : Le petit Larosse Illustré. Ci dessous, une page reproduite avec l'autorisation de l'auteur du journal d'hier. les mots rayés sont du pur "cochonasse" (langue locale), j'en donne la traduction française entre parenthèse.
Il y avait un container prévu aux fins de récupérer les vielles frusques (vieux vêtements) destinées aux feignants parasites (pauvres gens privés de leur dignité et de moyens suffisants de subsistance par le capitalisme ou des gros problèmes de santé). Le container est quasi vide comme il se doit. Tout est correctement rangé (en gros bordel comme souvent) alentour, parce qu'on va pas se faire chier (se casser la tête) pour des sales feignasses (voir "feignants parasites" plus haut dans le texte).
Vint à passer un chiatique, connard, emmerdeur, bon à rien, dégueulasse (écologiste convaincu et décroissant modéré) qui se donna la peine de foutre sa merde bordel (ranger le plus soigneusement qu'il pût,en mit une partie dans le container) sous l'oeil admiratif (goguenard) de quelques quidams. Ceci afin que ce ne fut plus exposé à la pluie qu'il savait proche et aux pisses de chiens errants.
Au nombre des quidams, les clients du zinc (troquet) du quartier, et aussi une bonne bourgeoise (vieille fouineuse) qui n'arrêtait pas de virer et tourner, sortie d'un des bâtiments administratifs proche. Ca n'avait vraiment pas l'air de lui plaire. Peut-être aussi le boulanger qui sait ?
Deux heures après, le dit merdeux (écologiste) repasse dans le quartier et voit que l'ordre (bordel) avait été rétabli dans ses droits. Excusez le flou du cliché : il y avait de la colère dans cette main qui en tremblait. Malgrè cela il en a remis dans le container et rangé le reste (la conductrice de la tire n'est pas plus éclopée que n'importe qui en pleine possession de ses moyens ; eût égard à l'usage de la place).
Ailleurs sur l'avenue une poubelle de ville...
Au pied de la poubelle ça ressemble à ce que ça doit (ne doit pas)
Pour que les touristes situent les choses. Là aussi une charmante jeune femme (ça se discute) a contemplé le déguelasse (nettoyeur bénévole) en plein boulot.
Voilà à quoi ça ressemble après son passage. Y'a plus rien au pied. Elle a l'air vide ?
Hé non c'est pas vide ! Même que nombre d'emballages sont restés sur place parce que souillés. MAIS DANS LA POUBELLE, pas dehors.
Il est vrai que quand une entrée de ville ressemble à ça, faut s'attendre à tout ! La photo date d'il y a 8 jours mais ça fait bien un mois au moins que c'est comme ça.
Le même endroit photographié ce mercredi
A droite de l'endroit en question.
A la décharge des bons citoyens niortais, je me suis livré à une petite inspection de l'avenue (du moins une partie) vers cinq heure du matin mardi jour des sortie des poubelles, et ça ressemblait plus généralement à ça.
Bien sur y'a toujours deux ou trois glandouilles incapables d'aplatir leurs cartons et qui ne savent pas ce qu'est un emballage. Mais c'est pas par terre et ça dégueule moins qu'il y a quelques mois.
A la décharge des niortais je dois aussi souligner que j'ai eu droit à des compliments de la part de deux personnes ce même mercredi. Sympa quand même. Une bénévole d'Emmaüs et la patronne Tonus Diététique rue Sainte Marthe. J'en ai reçu aussi un, le même jour, par mail, de la part du secrétariat d'un ordre initiatique (non pas les FM ni l'Amorc, un peu plus...authentique [1]) qui m'écrivent (in extenso) : "Vous travaillez pour Mère Terre. Cela suffit pour remplir une vie. Félicitations pour votre engagement" (non niortais et non je ne suis pas membre). Y'en a au moins qui comprennent, ou essaient, et ça remonte le moral tout de même. Surtout quand on a les voisins qu'on a...
[1] Je tiens pour authentique ceux qui s'inscrivent dans une Tradition certes ; ce qu'on ne saurait contester aux FM ; mais aussi qu'ils croient à ce qu'ils font. Je tiens d'amis, anciens gradés du G O par exemple, que plus personne n'a rien à foutre du GADLU (traduisez Dieu approximativement) au sein de l'ordre. Je me demande vraiment à quoi rime de se promener sur un damier en faisant des simagrées si c'est juste pour le décorum. Quant à l'Amorc, je compte, avec quelques potes, parmi ceux qui en sont foutu le camp il y a déjà quelques décennies...