Tristesse

J'ai voulu photographier un petit oiseau sur le mur du donjon, ce monument qui domine et écrase la ville depuis des siècles... Vous le voyez le zoziau ? En grossisant l'image peut-être (clic dessus)...

Et là, soudain j'ai pris conscience de l'âge des pierres, de l'oeuvre du temps...

Tout cela m'a semblé bien fragile tout à coup... Et s'il venait à s'écrouler ? Ce serait toute une partie de la mémoire de la ville qui tomberait en poussière. Bien sûr les sceptiques me diront que ma vision n'est qu'un tour de mon imagination, comme l'autre jour en regardant une photo des nouvelles archives nationales j'ai eu une vision d'incendie qui m'a fait soupirer : "le jour où le feu se fout dedans on perd toute notre mémoire nationale". Quand je prévois un truc pas jouasse, on se fout de ma gueule. Chacun voudrait que je lui donne les six numéros du loto... Mais ça c'est pas possible : je suis convaincu que ça n'existe pas.

Mais là, vu l'ampleur des travaux à son pied, je suis en droit, objectivement, de me demander dans quelle mesure la structure sera fragilisée... La photo ici date un peu. Ca a évolué depuis. Le centre ville est un chantier permanent depuis des années...

Il faut dire qu'en plus ça progresse en zig-zag, ça a été entrepris un peu partout en même temps, et quand c'est fini ça recommence. Ici, rue Victor Hugo qui ressemble davantage à une vague esplanade un peu vide et minérale malgré un soupçon de verdure clairsemée, on croyait que c'était fini et il y a quelques jours je débarque : on est en train de casser le béton à peine sec... Enfin, il a quelques mois, mais moins de six... Très économique y'a pas...

Du coté de la brèche, c'est chantier permanent aussi...

Je me surprends à espérer que ce sera joli quand ce sera fini... Mais...

Le mais c'est que les endroits où les massifs sont accessibles, ils ressemblent déjà à des dépotoirs

Déjà une bouteille à demi enterrée...

Pas un endroit du chantier qui y échappe, et je sais, pour avoir observé assez régulièrement que des kilos de canettes ont été enterrées, coulées dans le béton peut-être même...

Des dalles à peine posées sont déjà fracturées...

Je n'ai pas employé le pluriel par hasard...

Et pendant ce temps le civisme étouffe le citoyen moyen...
Vous la voyez la canette ? Il arrive qu'il y en ai dix !

De toute façon, même le crieur gauchiste qui vient pousser sa harangue tous les samedis laisse sa boutanche à trainer...


On mets des poubelles spéciales pour crottes de chiens, on y trouve de tout, sauf peut-être des crottes de chiens...


Les sacs spéciaux avec les crottes on les trouve eux un peu partout à trainer ; je vais pas occuper le blog avec les dizaines de photos que j'ai faites. Et encore celles-ci sont-elles dans des sacs... Si on compte le nombre qui maculent les trottoirs, et si ça porte vraiment bonheur, ce n'est sûrement pas en argent, sinon je serais millionnaire au moins, ni en santé vu l'état de la mienne.

Trouver du pain dans ces conditions n'a rien d'étonnant... C'était la semaine du gaspillage alimentaire, enfin la lutte contre soi-disant... J'ai préféré ne pas m'apesantir cette fois-ci, j'en ai assez parlé comme ça ! Non ?

On le sait qu'il se perd des quantités de bouffe..; Tiens au fait, j'ai lavé les cerises... Ca fait plusieurs jours, je les ai bouffées dans la foulée... J'suis pas mort. A 8 € le kg, ça valait le coup. Pas pu en acheter.

Où que se pose mon regard y'a une merde

Même les jolis par-terre de la mairie y'a des ordures... Rien, absolument rien n'est respecté. Y'en a qui me causent de mégots, ils ne voient que ça. On pateauge dans les ordures, mais les plus grosses ils les voient pas. Des mégots, un coup de balais et c'est bon... alors que des canettes par dizaines, sans compter le reste...

On a une jolie Mairie...


De jolies fleurs...

Des perspectives esthétiques aussi... Mais tant que la ville sera peuplée d'une majorité de dégueulasses, la ville sera toujours aussi morne et triste.


Même les "écolos" s'y foutent à laisser leur merde à trainer... Depuis combien de temps il était là ce panneau vu l'état ? On s'étonne après que je me replie sur moi-même, comme un ours. Mais j'ai pas envie de me lier avec une faune pareille mézigue ! Pas envie d'être contaminé, on sait jamais !

Pour finir, je me dis qu'il faudrait prévoir un "garage à chiens"... Témoin ce pauvre vieux qui s'empêtre avec sa laisse au garage à vélos. Je suis contre les chiens en vrac, y'a trop de risques de toutes sortes..; Mais faudrait prévoir, quand le maitre va à l'épicerie, une halte où ils ne risquent pas de s'étrangler. J'suis pas un bourreau non plus hein ?

Un coquelicot a poussé sur le gravat d'un chantier... aussi paumé et incongru que moi dans ce décor de capharnaüm. On se console mutuellement, ou plutôt on s'en donne l'illusion... Lui de souffrir de son avenir scellé d'avance et moi d'être privé de nature...

Comments

[Mikael]

Vi, comme ma pomme, il survit malgré tout :-)

Bonne nuit

[Anna]

J'aime beaucoup la photo avec le coquelicot... un symbole qui en dit long...