La mauvaise foi en héritage
Ça trônait dès six heures du matin sur le crottoir où sévissent quotidiennement les merdassiers, merdachiens et autres sous produits locaux. Vous pensez que le fleuve emblème de la cité est la Sèvre n'est-ce pas ? C'est ce qu'on lit dans les ouvrages autorisés de Géographie, expurgés de tout mot vulgaire par le Reader's digest ou son équivalent national-jacobin recadré à l'aune de l'équerre de la veuve. Le véritable cours d'eau père de la ville est celui dont on chuchote le nom avec effroi les jours où le ciel menace de nous tomber sur la tête, et ces jours là seulement. Lui que la légende symbolise par ces dragons rampants qui parcourent nos rues. J'ai nommé Le Merdusson que Théophrasque, notre chroniqueur républicain osa évoquer le 18 mai dernier. Avec un nom pareil, qui évoque sa fonction première d'égout médiéval, faut pas s'étonner si un nombre important d'indigènes ont le raisiné vicié, en bon fils du fleuve qu'ils sont et déversent leur merde n'importe où à l'imitation de leurs clébards mal-éduqués et laissés à divaguer sur la voie publique dans les déjections desquels nous pataugeons journellement des deux panards sans que pour cela nous en ayons plus de veine pour autant.
Quelques heures après mon premier passage quelque citoyen dévoué avait rajouté quelques ordures dans le carton mais le contenu initial lui, n'avait pas bougé... Un superbe écran qu'on s'était efforcé de rendre inutilisable d'un coup de burin bien apliqué ; dès fois qu'un salopard de pauvre en eût tiré profit. Hein ? Vous imaginez ? Quelle honte ! Un pauvre faut que ça paye n'est-ce pas ? C'est qu'il faut le punir et qu'il demande pardon car il a bien mérité ce qui lui arrive. Un cadeau lui ferait perdre la dignité que les merdussonniers eux, ont en étendard, surtout quand ils dégueulassent les rues. Je n'ai pas daigné me charger de cette ordure ; déjà j'ai lundi fait un saut en déchetterie pour un tas de merdes de mon quartier qui sont restées plus d'une semaine en place avant que je ne me dévoue. De toute façon ça risque d'être fini : la tire ne passera pas le contrôle technique avec le radiateur qu'on m'a percé et j'ai pas les moyens de le changer. Hors c'est dans quinze jours le contrôle... Ça risque d'attendre vu que je viens d'acheter un ordi.
L'électronique à l'avenant : massacrée... J'ai tout de même fait main basse sur les enceintes... Ça pourrait servir à quelqu'un... Un quelqu'un à qui j'ai filé des pièces informatique l'autre jour (données oui et sans contrepartie). N'importe : ce coin c'est pas mon quartier, et je trouve que c'est très attractif près d'une place passante récemment remise à neuf, à proximité d'un bar fréquenté.
Dans mon quartier par contre j'ai ramassé ça. Elle y était depuis plusieurs jours la charrette. Revue une première fois entre six et sept je me suis dit que faudrait peut-être que je fasse quelque chose. J'ai commencé vers dix heures par en parler à des agents municipaux que je savais être passé par là et m'ont dit ne pas l'avoir vue... Il est vrai qu'avec le fourgon ventouse qui empiète à la fois sur le trottoir et les zébras régulièrement (jonction rue de la Marne-Avenue de la Rochelle), ça ne se remarque que si on est piéton. Vers midi je me suis décidé à l'enlever. Le sac passera en poubelle que voulez vous ; c'est une loque ; quant aux tiges métal on verra. Je vous parlerai d'autres charmes prochainement... et peut-être aussi de chauffards avec preuves à l'appui. Sur ce sujet j'ai un compte à régler avec un élu qui affirmait à ma chérie que les merdussiens respectent les limitations de vitesse sur les rues semi-piétonnes, les si mal nommées. Encore un qui a la conscience tellement tranquille qu'il a saisi la première occasion offerte (ou provoquée ? j'en connais un brin en programmation de téléphone) pour fuir en courant presque La mauvaise foi en héritage est véhiculée par un virus porté par les miasmes du Merdusson que personne n'a su modifier, détourner ou juguler depuis des siècles.