Sur le front anti-gaspi
Cette image circulait sur tweeter l'autre jour ; elle n'a pas fait grand bruit comme chaque fois qu'une réalité est trop dérangeante pour l'esprit engourdi des geeks moyens qui préfèrent échanger des locutions jaculatoires vindicatives empreintes de la plus parfaite mauvaise foi pour le déservice de leurs maitres à penser pseudo-politiques ou people et accompagner notre espèce au précipice vers son accomplissement dans l'avènement du petit robot que pressentait déjà Maxime Le Forestier dès ma prime jeunesse. Je me suis interrogé néanmoins sur ce qu'elle taduit par rapport à la consommation réelle. Parce qu'il y a ce qui est acheté et ce qui est réellement consommé.
Je trouve pertinent de mettre la première image en relation avec celle-ci qui circule depuis bien longtemps sur mon réseau FB et celui de quelques autres. Encore que les quantités mesurées, comme je l'ai déjà dit sur le même sujet sont-elles mesurables ? Réellement je veux dire ?
Je ne peux pas jeter un oeil dans une poubelle sans trouver du gaspillage. Non, je n'ai rien récupéré ; en fait j'ai fait la photo exprès en vue de la présente publication. Parti au hasard, soulevé le premier couvercle de poubelle qui me tendait les bras et appuyé sur le déclencheur avant de rentrer aussi sec j'avais de la maintenance informatique sur le feu, c'était pas le moment de cuisiner les multiples poubelles voyageuses des rues avoisinantes non plus que partir à la chasse des dépots sauvages. Le paquet de chips rondes, ou n'importe comment vous appelez ça je n'en consomme pas, il est moitié plein. Y'a quand même pas un flic qui soulève le couvercle de chaque poubelle de l'hexagone chaque jour dans chaque patelin ? C'est pour ça que je dis que c'est difficilement mesurable. Néanmoins, je ne puis soulever un couvercle sans dénicher du gaspillage visible dès lors qu'il est dans un sac non fermé, et je ne puis trier un sac laissé à l'abandon par terre sans en trouver autant sinon plus. L'avant dernière photo traduit donc une prise de conscience salutaire mais est, à mon sens de chasseur de caca-prout expérimenté, en dessous de l'immonde vérité.
N'importe quel dépôt sauvage disais-je..; tenez celui-ci est le dernier où je suis intervenu, et on y trouve quoi ? 3/4 d'une bouteille de sirop à la rose. je ne savais même pas que ça existait. En fait c'est juste de l'arôme alors que c'est vendu en produit de luxe très cher. Une escroquerie finalement, y'a pas de roses dedans. Alors que les pétales confits, ça existe, j'en ai mangé autrefois ; on peut le faire avec des violettes aussi. Alors pourquoi pas du sirop ? Ceci dit c'est pas une raison pour le gaspiller ! Au fait, j'ai appris récemment que j'ai une sorte d'équivalent, en moins large dans le champ d'action parce qu'il cible essentiellement le petit déchet de rue alors que je vise plutôt le moyen, le dépôt groupé mais c'est très bien ce qu'il fait, content de connaitre son existence. Problème, c'est à Montmorillon ! Pas tout près. Lui aussi le pauvre doit en voir du gaspillage, quoique sa ville soit de moindre importance.
Ca commence à rentrer dans quelques têtes néanmoins. Y compris chez nous. Témoins les photos ci-dessus d'une animation sur le marché d'une petite association niortaise qui a offert une soupe aux passants ce samedi à base de légumes colléctés auprès de commerçants qui s'aprétaient à les jeter. L'article de la Nouvelle République rends compte de la chose.
Animation festive et bon enfant avec musette et danse populaire. Sympa. D'ailleurs ma chérie a participé à la danse, moi pas, j'aurais pas pu. J'espère que des esprits lucides auront pris conscience du message qu'ils veulent véhiculer. Ca serait un plus. C'est leur deuxième opération du genre et je trouve qu'ils devraient venir plus souvent. Ca me change du crieur qui, je l'avoue, commence à me lasser, ça fait trop ritournelle systématique, c'est à chaque samedi depuis des mois. J'aime qu'il y ait de la variété dans les animations. Le samedi précédent il y avait une pièce de théatre, c'était sympa aussi, mais ça nous éloigne de notre sujet. Eux ont l'avantage d'avoir l'oreille de commerçants. Un balayeur m'a bien suggéré de demander aux maraichers, en ces temps de disette, leurs invendus. Mais vu comme j'ai été reçu il y a dix ans lors de notre précédent coup dur bien moins grave pourtant, je n'oserai plus. Je laisse le terrain à ces gens bien en cour qui auront, je l'espère, un impact salutaire. Je me contente de glaner ce qui traine par terre, une fois de temps en temps (un marché sur trois ou quatre), et rien que ça est impressionnant déjà. Vous n'imaginez même pas ! On vient de bouffer quinze jours RIEN QU'AVEC CA (1) !!
La voila leur soupe aux oignons de récup. Franchement le cuistot est un as ! Il a prouvé qu'on peut faire du meilleur avec du pire et c'est une des meilleures que j'ai mangé à ce jour ! Si, si je ne blague pas du tout : vous savez bien que quand je commence à complimenter un niortais, c'est qu'il le mérite, la vocation de ce blog étant d'être critique.
Autres moyens, mais buts similaires : arriver à ce qu'on ne bouffe plus la chandelle par les deux bouts. Et malheureusement ça s'est développé au fil des années. Il y a un peu plus de quarante ans, quand j'ai nettoyé mes premières décharges sauvages, je trouvais moins de nourriture, beaucoup moins. Même il y a dix ans quand je suis arrivé ici ; à l'exception comme je l'ai dit du glanage après marché ; je ne trouvais pas des sacs de patates ou des cagettes de haricots ou des boites de conserves à trainer autrement que de manière très occasionnelle. Maintenant ça se multiplie. Les deux photos ci-dessus ont été faites le jour même de l'animation dont je parle plus haut. On y voit une boite ouverte abandonnée à côté d'un sac d'ordures où sont mélangés pain, mégots et pommes abîmées. La boite ouverte parce que dès fois que quelqu'un la récupérerait hein ? Ce genre de chose, je le croise de plus en plus souvent. Il y a seulement dix ans je ne voyais pas ça ici. C'est pourquoi je souhaite que les braves qui tentent d'interpeller les consciences perdurent et réussisent dans leur action. Au moins le terrain de la lutte ne sera pas vierge parce que mon divorce avec cette cité arrive avec des bottes de sept lieues, sauf miracle local fort improbable. Les raisons en sont d'abord économiques. J'espère juste que parmi la poignée de mes fidèles y'aura pas un ultra-sensible pour alarmer la moitié de la Terre en vain, comme en novembre, se faisant du mal et m'accablant de chagrin. Ce blog sombrera dans l'oubli, ce n'est pas bien grave. On se doute que j'aurais d'autres chats à fouetter. A défaut d'impact local je sais avoir titillé la conscience de quelques personnes à travers le monde... C'est déjà ça. Je suis heureux que d'autres aient trouvé des moyens d'action pour tenter d'interpeller les consciences. Bonne chance les poteaux ! Et merci.
(1) Notre dossier assedic est toujours le jouet de guignols qui se renvoient la balle ; Ca bloque l'accès à toute autre aide ; tout ça parce que ma chérie a entrepris une formation AFPA et obtenu un prolongement de celle-ci. Le lien "faire un don" dans la colonne de droite est toujours à la disposition de ceux qui voudraient nous aider pour nos factures en souffrance.