La sécurité en question et réponses
« Aujourd'hui, dans cette société où on n'a plus le droit de respirer sans qu'un "psy" vienne vous préserver du traumatisme que ça engendre, c'est interdit "par sécurité" nous dit-on. Sauf que j'avais pas dix ans quand j'ai vidé et rechargé ma première cartouche pour bien étudier comment c'était fait, après avoir vu procéder le vieux. » ais-je écrit dans « Pour quelques cartouches de plus ». Il faut quand même préciser les choses : entre excès de précautions et inconscience il y a un monde.
Bien des règles sont là pour le bien de la population et ce sont ces là que généralement populo méprise parce qu'ils se croient au dessus de tout et réagissent comme des enfants. Comme moi entre trois et 20 ans. J'étais casse-cou, un chouïa inconscient, et les adultes me laissaient seul dans des situations souvent risquées pour mon âge. Ces derniers par ailleurs, pris de manière globale, n'étaient pas toujours raisonnables. Il existe toujours un risque même quand on respecte les précautions d'usage, j'en fut témoin très tôt. J'avais 8 ans je crois lorsque en sortant de l'école nous avons voulu appliquer les règles enseignées par la maîtresse : à savoir traverser la route en utilisant le « passage clouté » qu'on disait aussi en ce temps là « protégé »,qu'on appelle aujourd'hui « piéton ». Il était à peine engagé le copain, de mon age, quand un chauffard respectueux du code puisqu'au contraire de toutes ses règles il n'a non seulement pas laissé la priorité au piéton engagé mais aussi pas daigné ralentir. Le gosse a fait un vol plané dont les images hantent encore mes insomnies. Il est mort déchiqueté sous mes yeux. Okay ?
J'ai tout de même attendu quelques années avant mon premier accident sur la route, mais je fus renversé de nuit quelques décennies plus tard au même endroit. Ce ne fus pas mon plus grave, j'en ai d'autres dont un qui m'envoya en visite chez les anges... Entre temps j'avais vu mourir ou finir estropiés plusieurs copains, dont mon ami et homonyme cousin partis bien trop tôt.
La sécurité est affaire de responsabilité ; comme l'écologie. D'ailleurs quand un abruti jette quelque chose par la portière en roulant, il y a toujours le risque que ça atterrisse dans le pare brise de quelqu'un ou heurte un cycliste, un piéton, et provoque un accident. Une bouteille en verre sur le bas coté ; ce qui est une des composantes de l'objet de ce blog ; peut éclater, crever un pneu, provoquer un dérapage et un accident, avec des conséquences incalculables.
Le code est la chose la moins respectée après la nature.
Lors de ma dernière virée campagnarde à la limite de la ville je regardais de loin une colonne de voiture précédée d'un semi-remorque double énorme. Pas un ne respectait les distances de sécurité. Si le camion avait un problème quelconque l'obligeant à piler ; votre molosse traversant intempestivement, par exemple, ou un enfant, à moins que vous ne les préfériez en galette ; le premier de la colonne jouait au suppositoire et les autres à la poussette derrière. Les airbags ne sont pas prévus pour garantir de tout et surtout pas de la décapitation par un cul de camion, non plus que des traumatismes physiques et psychologiques provoqués par un tas de ferraille en accordéon. Tout au plus peuvent-ils vous protéger d'un choc simple et encore de manière relative. Quant à vos primes d'assurances, elles ont une propension à l'enflure en proportion inverse de votre comportement irresponsable. Votre permis est lui soluble dans vos tords.
Il n'y a pas que les automobilistes ou les piétons ; je pense à ces multiples vélos, et même scooters, qui se croient autorisés à circuler sur les trottoirs même lorsque il y a des pistes cyclables par exemple, et vous engueulent si vous leur faite une réflexion, quand ils ne vous agressent pas d'entrée de jeu. Piéton sur un trottoir, c'est au piéton à se virer ! Ben voyons !
Je colle ici deux photos du même tandem d'abrutis ; ils nous ont insultés un peu plus tôt sans motif puisque nous étions occupés à photographier des insectes, bien à l’abri de la circulation en bordure de champ et tournions le dos à la route. Mais c'est relativement au comportement pourtant banal de ces jeunes imbéciles, mais aussi des véhicules ; je n'en retiens que deux, il y en a eu plus ; que je veux lever le lièvre. Je suis CERTAIN que y'en a pas UN qui passera ici qui verra les multiples fautes. Et je ne parle pas du « gilet jaune », je ne retiens ici que les règles vieilles de plus de cinquante ans, permanentes et qui devraient être assimilées par tous.
Après, quand ça tourne mal on chiale, on envoie des ballons polluer les océans et rivières, on décline des « RIP », mais personne, absolument personne, n'analyse les causes réelles et ne remets en question les fautes pour ne pas les commettre à son tour. Sauf bien sur les experts en assurances, mais eux c'est pour le plus grand profit des actionnaires de leur employeur, et aussi leur salaire quand il s’assortit d'une prime parce qu'ils ont fait économiser un peu de fric à l'assurance.
Il n'y a pas que sur la route que l'inconscience est de mise. Je me souviens d'une entreprise qui m'avait filé à conduire un fenweek résolument pourri et sans frein par exemple. Et les prolos ne sont pas en reste qui traitent de feignant le travailleur qui prend la peine par exemple de mettre des gants ou un casque quand c'est nécessaire.
En toute chose l'excès n'est jamais bon. Je vais vous faire un aveu : je n'ai pas autorisé mon fils à utiliser des outils sans surveillance avant l'âge de 16 ans. Comme quoi : j'ai pris beaucoup de risques dans ma jeunesse ; souvent forcé mais pas toujours ; mais j'ai justement tiré la leçon de l'imprudence. Les miennes et celles des autres. Le jour où absent je suis rentré en découvrant que notre moussaillon avait joué avec les allumettes, je l'ai obligé, en guise de sanction, à apprendre par cœur le chapitre consacré à la sécurité incendie de mon manuel de secourisme (j'ai obtenu mon BNS en 1973). Ça l'a marqué je crois... La preuve c'est qu'il m'a remercié de cette prise de conscience et s'est attaqué au reste du bouquin.
Ce n'est donc pas parce que je trouve qu'on délire un peu de nos jours dans l'excès qu'il faut comprendre que je méprise les règles de sécurité, au contraire. Là comme ailleurs je prône la responsabilité tout simplement, basée sur les précautions à prendre en situation à risque et appuyée sur la réflexion individuelle.
Ce que je déteste c'est ce maternage moderne qui déresponsabilise et où on se retrouve traité en gamin à 50-60 ans par des gens qui, dans leur vie quotidienne, font accessoirement pire que soi ! D'ailleurs suffit de visiter les poubelles de certains pour se rendre compte que la réflexion ça va pas loin chez eux Vous voyez bien que ce papier a sa place ici