Le résultat de l'équation
Encore quelques vacheries dont j'ai omis de parler dans mon papier "ultime intervention" et que j'ai ramassées bien sûr. J'ai encore d'autres photos en réserve, mais c'est juste pour illustrer mon propos : à savoir que mon action solitaire est dérisoire, d'autant que je n'ai guère les moyens de la mener à l'échelle où je voudrais comme on sait. Ce que je veux dire ici c'est que ça s'entasse comme ça ; ça s'accumule dans la terre et dans la mer, dans les rivières aussi. En 2003 j'ai utilisé le cours à sec d'une petite rivière en guise de chemin de rando : sur plusieurs kilomètres y'avait une ordure tout les dix centimètres, et pas que des petits machins hein ? Des frigos, des transfos, des vélos, des moteurs, et bien sûr tout le lot de boites et boutanches en tous gabarits et modèles. Et ensuite, quand y'a de l'eau, vous pêchez le poisson et le bouffez ! Vous n'avez vraiment pas peur ! Vous me faites marrer après à courir chez le toubib en accusant le pollen ou la pluie. Votre système endocrinien, vos régulations immunitaires sont complètement détraqués par des produits ingérés à l'insu de votre plein gré et au consentement de votre refus de prise de conscience.
Il est des ordures comme des os des morts (hommes et animaux) : ça constitue la majeure partie de la couche arable. Mais les ordures des millénaires passés étaient bio-dégradables et finissaient par se transmuter en éléments constitutifs du sol. Tandis que maintenant ça distille toutes sortes de produits qui entrent dans le circuit alimentaire de manière indirecte.
Cette accumulation était visible récemment sur les plages des Landes et je me suis beaucoup amusé du ton effaré de Sud-Ouest face aux rejets sur nos côtes d'amoncellements d'ordures. Mais qu'est-ce qu'ils croient ? Ce n'est qu'une toute petite partie de ces monstrueuses conséquences de notre comportement. Leur diaporama ICI
Tant qu'on le voit pas, personne s'en soucie ; sauf moi puisque j'ai déjà abordé le sujet sur ce blog ; et les beaufs font trempette dans la mare, l'été, marinant dans le jus de décharge. Sympa. Personne ne se pose de question. A part ça c'est être pessimiste que de dire qu'il est bien trop tard. C'est être pessimiste que de dire qu'on va finir par en crever de votre connerie. On me dit "t'as un coup de blues", mais non bandes de couillons ! Y'a longtemps que j'ai plus de coup de blues : je suis réaliste. Et au fond je suis content d'être malade incurable : je crèverais plus vite et verrai plus toute cette merde, et n'aurais plus, dans la rue, à faire semblant d'être une maison close histoire de ne pas être accusé d'être "phobe" d'on ne sait quoi au nom de la pensée imposée par la dictature universelle de la norme consumériste occidentale inféodée aux profits boursiers. Le diaporama de Sud-Ouest ce n'est qu'un détail, la contrepartie du Dieu Cathodique Croissance. S'en libérer et renvoyer le dragon à ses abîmes suppose de changer complètement vos modes de vies, et donc la société qui résultera de cette conjugaison plurielle. Sinon le résultat de l'équation c'est : bandes de dégueulasses. Vous voulez entendre une autre musique ? Donnez m'en l'occasion.
A dire vrai on s'en fout : l'histoire de l'autoproclamé "roi de la Création" n'est même pas une virgule dans l'infini de l'univers. Aucune espèce ne survit à la destruction de son biotope. L'homme n'y échappera pas, en tant qu'homme. Se berlurer ne sert à rien. C'est même pour ça que les scientifiques travaillent d'arache pied à manipuler l'espèce génétiquement, mais ce sera autre chose, pas un homme qui était le produit d'un système complexe et unique sous cette forme. Ailleurs, les conditions sont tellement différentes que forcément c'est totalement étranger à nos critères. Une civilisation c'est comme un enfant : s'il tue sa mère il ne pourra plus jamais être pareil après, et véhiculera toujours un comportement de malade ; criminel insatiable ou dépressif permanent, voire les deux. Avant que de conquérir les étoiles, il faudrait déjà savoir aligner deux pas de suite sur le plancher des vaches sans trébucher.