Balade touristique dans la ville

Il est cinq plombes et Niort est déjà bien réveillé au contraire de Paname ; comme dit la chanson ; qui en est encore à se frotter les mirettes ; sauf à Rungis, je peux vous l'affirmer puisque j'ai bossé là bas ; je faisais l'appro d'une coop bio avec un pote. Il est cinq plombes et Morphée m'a fait cocu depuis longtemps. C'est pas complètement sa faute, c'est mézigue qui l'ait foutue à la porte par intuition interposée, pour dix centimes que j'avais entendus tomber de mon paldingue, quelque part du côté de la gare. Ceux qui savent où je crèche vont se marrer ou ne pas me croire.

Il est cinq plombes et y'a rien à traîner dans la rue Victor Hugo ; les coups de gueule de Théo ont dû porter ; mais comme lors de mon dernier passage y'a toujours une poubelle qu'a trop picolé qui gît affalée, vide heureusement. C'est pas la même que la fois précédente. Je lui ai remis les idées et les panards en place. J'arrivais là de la Brèche où je venais de tomber sur une échauffourée entre amoureux tandis que des potes à eux tenaient la chandelle un peu désemparés. Je voulais m'asseoir écouter respirer la nuit, mais c'était raté alors j'ai trissé. Cette impression de marcher dans du coton alors qu'il n'y avait pas de brouillard, je ne voulais qu'elle soit troublée par rien, et surtout pas une histoire de cocus qui poussaient des cris d'effraie, d'orfraie plutôt... L'effraie dont le chuintement m'a accompagné dans ma balade jusque justement aux abords de notre place où se tenait le règlement de compte évoqué précédemment. Quoique "orfraie" et "effraie" c'est en réalité la même chose mais on a gardé le mot plus ancien pour l'attribuer à l'animal de destruction massive et à ses débordements vocaux tandis que le mot évoluait vers une nouvelle graphie pour désigner la grande chasseresse de menus rongeurs et insectes surnuméraires, compagne des sorciers et des bardes.

La rue Victor Hugo est certes propre, enfin, y'a plus de sacs à trainer ; mais faut pas trop s'aventurer dans les rues adjacentes et périphériques, parce que là on découvre qu'effectivement il y a plus de parents du chien que du chat dans la cité ; quoique ce soit plutôt la gent féline qui se charge d'aller visiter les détritus en quête de consommables divers... et Dieu sait s'il y en a...

Plus tard, ailleurs et plus loin, le saloon déserté s'orne des cadavres d'une soirée arrosée en zone réputée sèche et soumise à la prohibition d'un arrêté municipal pourtant renouvelé ces derniers jours.

Sur la gauche est une église, mais si la messe vous barbe vous pourrez toujours vous arrêter mater une connerie à la TV... Y'en a une qui me fait la gueule : ça ne lui a pas plu ce que j'ai dis sur la machine à laver proprement le cerveau des pollutions écologiques et des idées dépassées.

Pour le cas où la marche m'aurait fatiguée, un matelas me tends les bras et y'a même l'eau chaude comme on peut le constater pour diluer la sueur qui me colle aux aisselles.

Et Théo qui s'extasiait d'avoir trouvé une poussette ! Mais c'est une douzaine par an que je déniche à trainer. La dernière en date, pas celle là, tronait près de l'entrée d'un squat du centre ville, elle est restée plusieurs jours avant que de finir en morceaux puis de disparaitre. Lui en parler ? A quoi bon ?

Et pendant ce temps une deuxième ventouse (au minimum) est allée s'incruster au parking Leclerc. Véhicule abandonné, peut-être volé, mais qui se posera de questions ? J'ai vu dans un papier consacré aux objets trouvés qu'ils ont une curieuse façon de procéder par rapport à ce qui se pratique ailleurs, et que ils ne savent pas conseiller les gens. ces derniers leurs ramènent des cartes bancaires trouvées ! Et ils les gardent 2 ans ! Alors qu'on sait qu'une carte bancaire c'est à coller dans la boite aux lettres de l'enseigne qui l'a émise parce que : soit elle a été perdue et il y a renouvellement et opposition, soit il y a vol et opposition. J'ai vu que dans leur stock il y a aussi un aspirateur... Comme si il pouvait s'agir d'autre chose que d'un dépôt sauvage ! J'en ai repéré une douzaine au moins dans l'année, recyclés quelques uns ; j'en ai déjà deux, pas besoin de ça... Vous pariez combien que celui qu'ils ont c'est un de ceux que je n'ai pas daigné ramasser ? Ils l'ont testé au moins ? Parce que 9 fois sur dix ça marche sur trois pattes... Enfin bon, c'était juste une balade touristique dans la ville, je n'en finirais pas...

Même derrière le centre culturel c'est le dépottoir... Ils n'ont pas assez de poubelles... Il est vrai que l'une d'elles se promène du coté de la place du port depuis des mois, sans que je comprenne très bien pourquoi. Pas compliqué, sur le couvercle il y a marqué "CAC" en grosses lettres noires. Ce n'est pas la seule qui sert à tout et n'importe quoi loin de son domicile... Les poubelles SDF, c'est commun par ici... Et si je veux bien ramasser quelques canettes et sacs de temps en temps ; redonner vie ou sépultures à quelques objets ausssi ; je ne veux pas prendre en charge les déliquescences d'une administration défaillante. De temps en temps je signale un truc qui me tient à coeur... Ca fonctionne une fois sur trois ; quand je tombe sur quelqu'un qui me connait en fait, et qui me prete un peu d'attention quand je cause... Ils ne sont pas nombreux. Généralement on me prends pour un crétin dans cette prétendument charmante ville ou il fait soi-disant si bon vivre ; accessoirement on m'agresse, comme y'a pas deux heures au niveau du 13 rue Chabaudy... et j'ai pas intérêt à l'ouvrir hein ? Mais je vais vous reparler de ça... Preuves à l'appui de la mentalité... Bougez pas mes chéri(e)s, ce sera un ou deux prochains papiers... Je pourrais avoir même plus à mon moulin que prévu. Je m'attends à une exaction dès mardi ou le suivant...