Du sang et de la sueur dans vos poubelles
Vous voyez bien qu'on trouve n'importe quoi quand on s'avise de fouiner dans les sacs que certains laissent à traîner à peu près n'importe où ! Le coeur et le chapelet ne viennent pas du même endroit. Ils sont là posé sur une feuille de platane qui date d'août 2015. Les chapelets, j'en ai déniché une petite collection comme ça. Et de vrais objets de cultes en plus puisqu'ils viennent, d'aprés des gravures dessus, de Lourdes, Fatima, Rome ou même Jérusalem ! J'en ai donné d'ailleurs. En dehors du mien pendrouillé à un mur pour l'avoir sous la main sans chercher, et un autre qui décore une lampe orientale, je ne sais plus très bien ce que j'ai ; tous de récup ! On en déduit que certains revendiqués chrétiens sont surtout des fumistes. Et puisque on grenouille dans la religion, vous savez ce que j'ai vu vers 17-18 h ce mercredi ? Une musulmane voilée (mais le visage visible), essuyer soigneusement le siège mouillé du caddie de supermarché pour y poser son bébé, avant de mettre le mouchoir papier à la poubelle à plusieurs mètres de là... Au même moment, un français de "pure race" décorait consciencieusement le parking... C'est ma gueule qui ai ramassé sa merde après son départ...
Ceci est donc le travail consciencieux d'un français de souche respectueux de son pays. Si c'était une exception, mais c'est la règle !
Un peu plus tôt, ailleurs dans la ville, j'avais avisé cette canette... On était à deux mètres de la poubelle de ville, je ne me suis pas cassé la tête et j'ai voulu la mettre dedans... Et c'est là que j'ai eu ma surprise...
Voilà l'intérieur de la poubelle ; y'en a quelques uns qui s'en servent tout de même... Mais c'est l'appareil électronique qui a attiré mon attention. Y'a pourtant tout ce qu'il faut pour recycler ça en ville ; sans aller en déchetterie, juste en passant, comme ça, dans plusieurs boutiques du centre, ou dans les supermarchés. On est là à 200 mètres de Carrefour Market par exemple, bien pourvu pour ça...
Il s'agit d'un de ces bigophones dernier cri, pour lesquels les gens font la queue pendant des plombes dès que sort un nouveau modèle. Petit condensé de haute technologie, de métaux et terres rares, de sang, sueur et eaux de mineurs (aux deux sens du terme) sous payés, voire demi-esclaves dans des pays de misère qui déversent leur trop plein vers nos eldorados au train de vie gargantuesque. Il est en miette ; n'a pas dû durer longtemps. Modèle sans doute assez courant, vendu avec son abonnement comme ça se fait maintenant ; ce qui est un mépris supplémentaire pour la chaîne de production de ses composants. J'ai vu deux exemplaires identiques dans la navette gratuite qui me conduisait aux abords de Leclerc où je l'ai mis au recyclage (lui aussi est bien pourvu) en compagnie d'un vieil apn et d'une cafetière cassés. Cet appareil sert à tout, même à des choses sérieuses, puisque ceux que j'ai vu dans le bus servaient à deux jeunes filles qui contrôlaient leurs résultats scolaires. Même pour ça maintenant on a besoin de téléphone connecté. Train de vie infernal de dépendance à la technologie pléthorique qui épuise les ressources et les peuples ; pour notre utilité et notre confort. Ma moitié vient de me dénicher la page d'un artiste qui traduit assez bien tout un aspect de ma pensée... Une oeuvre tout particulièrement représente à merveille certains voisins auxquels je n'adresse jamais la parole. Vous reconnaîtrez sans peine : celle de la piscine privative dans le désert. Mais les autres aussi sont sans concession et à l'unisson de mes analyses et regards...
Quand l'univers du luxe et de la haute couture rencontre la pauvreté, la misère, la guerre et les catastrophes climatiques, une excellente série de collages satiriques de l'artiste anglais Joe Webb , qui utilise exclusivement des photographies de vieux magazines, découpées et collées à la main.
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Voilà, je crois que ces images valent mille mots. Elles jettent à la face du monde les contrastes inhumain à la source de la misère, de la destruction du monde, et de la production pléthorique de déchets dont se préoccupe le présent blog... Je vous laisse en sa compagnie...